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27 novembre 2009

RDC : Les FDLR réfutent le rapport de l'ONU

Dans un rapport accablant, des experts de l'ONU dénonçaient un réseau d'aide international aux rebelles hutus rwandais des FDLR. Depuis l'Europe et les Etats-Unis, les Forces démocratiques de libération du Rwanda recevraient financement et soutien. Et sur place, le trafic de minerais permettrait d'acheter les armes. Dans un communiqué, envoyé depuis Paris, les FDLR rejettent catégoriquement l'ensemble des accusations du rapport d'experts de l'ONU... sans en apporter la moindre preuve.

Logo FDLR.jpgLes Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) nient tout en bloc : le réseau international de financement et de soutien, l'exploitation des minerais de la RDC... l'organisation rebelle estime le rapport "injuste". Les FDLR disent n'exploiter aucun minerais dans l'Est de la RDC et vivre "uniquement des cotisations de ses membres". Quand aux armes utilisées par les combattants rebelles, "sont celles qui ont été récupérées sur les ennemis défaits ou morts lors des différentes batailles", contre les armées congolaise et rwandaise, assure l'organisation à Paris. Les FDLR regrettent enfin un rapport qui tend "à criminaliser tous les Rwandais qui ne sont pas d'accord avec le régime" de Kigali.

Qui viendra pourtant à bout des Forces démocratiques de libération du Rwanda ? Il y a quinze ans, des dizaines de militaires et de responsables administratifs hutus rwandais fuyaient leur pays à la fin du génocide, un massacre majoritairement de Tutsis auquel, souvent, ils avaient pris part.
Accueillis à l’époque par les autorités du Zaïre (future RDC), ces hommes armés et leurs familles se sont réfugiés dans des camps à l’Est du Congo. Depuis, le scénario est immuable : tueries, viols, pillages pour plus de pouvoir et de terrains riches en ressources naturelles au Kivu. L’an dernier, les Forces armées de la République démocratique du Congo (l'armée régulière) ont lancé une opération militaire pour tenter de les en déloger appuyées par l'ONU. Une mission qui s’est révélée des plus difficiles. Dans un rapport rendu public, l’ONU estimait que la neutralisation des FDLR était en échec, car les rebelles hutus disposaient d’un réseau international de soutien.

Christophe Rigaud

26 novembre 2009

RDC : Les armes et l'argent des FDLR

Les rebelles hutu rwandais des FDLR, basés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) viennent de subir deux revers. Tout d'abord sur le terrain militaire, où ils doivent contenir les assauts répétés de l'armée régulière congolaise (FARDC), puis sur le terrain politique, avec l'arrestation ce mois-ci de leur chef en Allemagne. Affaiblis et traqués, les FDLR restent pourtant une importante menace pour la stabilité de la région des Grands Lacs. Et pour cause... un puissant réseau international finance les rebelles hutus et les armes proviennent de l'armée congolaise, selon des rapports d'experts mandatés par les Nations-Unies.

Image 1.pngDans ce rapport confidentiel, les experts pointent l'étendue du réseau à l'étranger de la rébellion hutu rwandaise des FDLR. Certains de ces rebelles, estimés entre 4.000 et 6.000 en RDC, ont participé au génocide de 1994 au Rwanda. Avec le temps, ces "génocidaires" réfugiés dans l'ex-Zaïre, ont été rejoints par de nouvelles recrues dans l'est de la RDC.

Le rapport note que les FDLR se sont dotés à l'étranger d'une structure politique non impliquée dans le génocide, de réseaux de soutien et de financement dans une vingtaine de pays, en Europe et aux Etats-Unis. D'importants virements d'argent et des communications téléphoniques ont été tracé par les experts... prouvant ainsi différentes livraisons d'armes pour le compte des FDLR.

Alors que le chef "politique" des FDLR, Ignace Murwanashyaka, et son adjoint, Straton Musoni, ont été arrêtés le 17 novembre en Allemagne, où ils devraient répondre d'accusations de "crimes contre l'humanité" ; de hauts responsables des FDLR basés en France (comme Callixte Mbarushimana) le secrétaire exécutif du mouvement, n'ont toujours pas été inquiétés.

Ce rapport démontre aussi l'échec de l'opération militaire "Kimia II", contre les rebelles hutu. Les FDLR continuaient d'extraire d'importantes quantités d'or vers l'Ouganda, la Tanzanie et le Burundi, alors que l'armée congolaise et les casques bleus de la MONUC cherchait à les neutraliser. Des millions de dollars, qui servaient à soudoyer l'armée régulière congolaise pour acheter des armes. Et pour l'heure, la capacité de nuisance des rebelles hutu rwandais n'a pas vraiment été entamé.

Christophe Rigaud


22 novembre 2009

RDC : La corruption se porte bien

Chaque année, Transparency International traque la corruption sur toute la planète. En 2009, la République démocratique du Congo (RDC) figure toujours parmi les pays les plus corrompus d'Afrique, malgré de minces efforts. La RDC se place en 38ème position sur les 47 pays de l'Afrique subsaharienne concernés par l'enquête et au 162ème rang mondial.

Image 2.pngLa RDC se situe sur la liste des pays disposant de nombreuses ressources mais qui ont obtenu un score inférieur ou égal à 2/10 sur l'indice de corruption. Comme l'Angola, la République démocratique du Congo, la Guinée, le Tchad et le Soudan, "ces pays disposent d'un potentiel qui leur permettrait de générer d'importants revenus et de fait, d'améliorer leur développement social, ils n'ont pas su mettre à profit leur richesses pour instaurer des programmes de réduction durable de la pauvreté ", note l'ONG Transparency International. "Au lieu de cela, l'existence de niveaux élevés de corruption au sein des industries d'extraction contribue systématiquement à engendrer stagnation économique, inégalités et conflits". Pour Tranparency International, "même si par comparaison avec d'autres pays de la région, certains Etats semblent améliorer leur score ou leur classement, il faut souligner que ces changements ne reflètent pas une amélioration réelle et durable de l'obligation de rendre des comptes au niveau local. En Afrique subsaharienne, les défis à relever dans la lutte contre la corruption restent d'actualité.3

Parmi les bons élèves figure le Botswana, le pays le mieux noté dans la région. Il occupe la 37ème place sur le plan mondial avec ses 5,6./10. Le rapport de Transparency International reconnaît tout de même que les gouvernements de la région fournissent des efforts pour endiguer la corruption malgré leur inefficacité. " Il est évident que de nouveaux engagements doivent être pris afin de mettre en œuvre des réformes et des législations anti-corruption et d'introduire des mesures préventives, y compris des programmes d'éducation " propose Transparency International.

RDC : La MONUC change sa stratégie contre les FDLR

En plein débat sur le "retrait progressif" des casques bleus en République démocratique du Congo (RDC), le chef de la MONUC, Babacar Gaye, veut instaurer de "nouveaux modes d'action" pour lutter contre les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Après 9 mois d'opérations sans véritables succès, les Nations-Unies veulent changer de méthodes.

Logo MONUC.gifLe responsable militaire de la MONUC, le général Gaye, affirme qu'il serait "pertinent d'évaluer la situation et de mettre en place de nouveaux modes d'action." Et de poursuivre : "plutôt que de se lancer dans des opérations de contre-guérilla, qui demandent des capacités, des moyens qui ne sont pas entièrement entre les mains des Forces armées de la RDC (FARDC), il vaut mieux contrôler les zones dans lesquelles les FDLR venaient habituellement se ravitailler.". Un changement de stratégique qui intervient en pleine polémique sur le retrait de la MONUC de RDC, où son action est vivement critiqué : manque de résultats et exactions multiples de l'armée régulière soutenue par les casques bleus. Une prise de conscience et un changement de cap qui intervient sous doute... un peu tard.

Christophe Rigaud

07 novembre 2009

RDC : Contrat minier douteux avec une société sud africaine

De nombreuses organisations de la Société civile protestent contre l'accord de cession de parts entre la société aurifère d'Etat (Okimo) et deux compagnies sud africaine (Randgold et Anglogold Ashanti Limited). Le gouvernement vient de décider de céder 20% de ses actions aux sud africains, portant ainsi sa participation à seulement 10%. Un véritable scandale pour de nombreux observateurs alors que le vice-ministre des Mines promettait encore, il y a quelques jours, de réviser 25 contrats miniers pour y corriger les "irrégularités et déséquilibres".

DSC04127.jpgPour ces organisations de la Société civile, le cours actuel de l'or devrait amener l'Okimo (la société aurifère nationale) et le gouvernement à chercher d'autres financements et ne pas se contenter des 113,6 millions de dollars du rachat des parts par les sud africains. La Société civile pense que le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) recommence à signer des contrats léonins (en sa défaveur), comme cela était le cas avec la Chine.

Il y a quelques jours (voir AFRKARABIA du 4 novembre 2009) le vice-ministre des Mines congolais annonçait vouloir revisiter 25 contrats miniers et consulter les études des entreprises concernées et se réserver le droit de "prolonger la date limite ou de retirer les permis". Le Vice-ministre annonçait également vouloir "confier ces actifs miniers entre des mains capables" et revoir les contrats qui ne lui permettait pas de réaliser des bénéfices. Avec cette cession de parts d'Okimo à Randgold et Anglogold, les bonnes intentions du gouvernement congolais semblent une fois de plus s'éloigner. On est en droit de se demander aussi, qui est aux commandes du secteur minier en RDC ? La Société civile demande au chef de l'Etat, Joseph Kabila, d'interdire la vente d'actions d'entreprises publiques "qui sortent de la revisitation".

Christophe Rigaud

Photo : RDC 2006 (c) Christophe Rigaud


02 novembre 2009

RDC : Qui menace François Muamba ?

Le secrétaire général du MLC, François Muamba se dit menacé de mort. Une série de SMS lui demande de démissionner de ses fonctions au sein du parti de Jean-Pierre Bemba. La violence des messages a poussé des députés du Kasaï à soutenir publiquement François Muamba et s'inquiètent de ces dérives. Pour de nombreux observateurs, ces menaces de mort ne sont pas sans rapport avec la campagne électorale dans la province de l'Equateur où certains députés MLC souhaitent faire cavaliers seuls.

Image 2.pngPar deux fois en deux jours, le secrétaire général du Mouvement de Libération du Congo (MLC), François Muamba a reçu des SMS hostiles lui demandant de démissionner de ses responsabilités au MLC. Le deuxième SMS, plus violent, est signé Joris Nkombe et se résume selon Africanews par ces mots : "plainte de trahison, insécurité, désaveu de Muamba, ultimatum, incursion". Sur son site internet www.mpdc.fr, Joris Nkombe demande ouvertement la démission de Muamba, estimant que celui-ci "n'est plus qualifié pour mener le combat".Ces menaces semblent donc bien venir de l'Equateur, où se déroulent des élections provinciales sous tensions (voir Afrikarabia du 1 novembre 2009).

Face aux menaces sur François Muamba, des députés des deux Kasaï demandent une mise au point de Jean-Pierre Bemba et du MLC et de garantir la sécurité de son secrétaire général. Ils souhaitent aussi que les "notables de l'Equateur enterrent la hache de guerre".

Christophe Rigaud

31 octobre 2009

RDC : Kinshasa sauve une fois de plus le soldat Ntaganda

Le gouvernement congolais ne remettra pas à la Cour pénale internationale (CPI) l'ex-chef rebelle Bosco Ntaganda, recherché pour crimes de guerre. Son porte-parole, Lambert Mende, précise que "les chicaneries autour des poursuites à engager sans délai sont de nature à infliger à ce pays fragile un remède pire que le mal". Pour Kinshasa, livrer Ntaganda compromettrait les chances de paix au Kivu. Ntaganda sauve sa tête une fois de plus... jusquà quand ?

Image 3.pngLe président Joseph Kabila avait prévenu : "la paix et la sécurité du Nord-Kivu passent avant toute chose", quitte à protéger un criminel de guerre. Depuis le début de l'année les pressions de la communauté internationale se sont multipliées, demandant au gouvernement de République démocratique du congo (RDC) de leur remettre Bosco Ntaganda, ex-chef d'état-major de la rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégré au grade de général dans l'armée congolaise. Officiellement assigné à des fonctions non opérationnelles, en réalité Ntaganda est un des responsables de la campagne Kimya II, engagée par les forces armées congolaises (FARDC) contre les rebelles hutus encore présents au Kivu.

27 octobre 2009

RDC : Les faux documents de l'affaire de Dieuleveult

La thèse du meurtre de Philippe de Dieuleveult a du plomb dans l'aile. Il y a un an, la revue XXI, affirmait que l'animateur français, n'était pas mort de noyade dans les rapides d'Inga (RDC), mais avait été assassiné par les services secrets zaïrois de l'époque. Un procès verbal d'audition révélait les mobiles suposés du meurtre : Philippe de Dieuleveult était un membre des services secret français (DGSE)... en mission. Or, une enquête française vient de démontrer que le document est un faux. Un document, acheté 150 dollars par la journaliste de la revue XXI.

Image 5.pngDans son enquête de 2008, le magazine XXI affirmait que le 8 août 1985, deux jours après la disparition officielle des sept membres de l'expédition "Africa Raft" près de la centrale électrique d'Inga, Philippe de Dieuleveult était interrogé à Kinshasa par un commandant de la "Division spéciale présidentielle" (DSP), la garde personnelle du président Mobutu. Le PV (procès verbal) de l'audition était même reproduit dans la revue.

Mais une enquête du parquet de Paris vient de conclure que e document "n'est pas authentique". Une information confidentielle publiée par le site du Point.fr. Pour les enquêteurs, la signature de Philippe de Dieuleveult qui figure sur ce document "a été scannée, puis rehaussée à l'encre". D'autres incohérences ont été relevé par les policiers, comme la mention d'un tournage de l'émission "La chasse au trésor" au Tchad... émission qui n'a jamais été tourné. Une "erreur" sur le nombre des enfants de l'animateur français au moment des faits est également présente sur le PV d'audition... autant d'informations qu'auraient pu vérifier la journaliste Anna Miquel avant la publication de l'article.

La journaliste de XXI reconnaît avoir acheté ces documents pour environ 150 dollars mais assure qu'ils "contenaient des informations précises et crédibles" qu'elle n'avait "aucun moyen de faire expertiser". Pour Anna Miquel, le doute subsiste : "cela ne remet en question ni la thèse de l'assassinat ni la qualité de mon enquête". Affaire à suivre.

Christophe Rigaud

Photo : fleuve congo 2005 (c) Ch. Rigaud

24 octobre 2009

RDC : Le procès Bemba prévu début 2010

C'est du côté de Bangui, la capitale centrafricaine, qu'il faut regarder pour comprendre que la tenue du procès de Jean-Pierre Bemba devant la Cour pénale internationale (CPI) est imminente. Une opération de séduction et d'information à grande échelle est en effet lancée ce mois-ci, en Centrafrique, par la CPI. Une importante campagne télévisée vise à s'assurer de la collaboration de la population à l'enquête contre de l'ex leader congolais et à faire accélérer le procès. Plusieurs sources, proches de l'enquête, confirment que le procès de Jean-Pierre Bemba débuterait au premier trimestre 2010.

DSC03995 copie.jpgLa coïncidence est en troublante. Comment expliquer le démarrage de cette campagne de sensibilisation de la population, si ce n'est pour annoncer le prochain procès de Jean-Pierre Bemba ? Dans cette instruction, de nombreux témoignages importants sont encore attendus et la CPI cherche ainsi à éviter les désistements et rétractations de dernière minute. Ce programme de sensibilisation est aussi destiné à recueillir de nouveaux témoignages au sein de la population, principale victime des exactions imputées aux troupes de Bemba.

Rappelons que le leader du MCL et ancien vice-président de République démocratique du Congo, Jean-Pierre Bemba, est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis par sa milice entre 2002 et 2003 en République centrafricaine. A l'époque, les troupes de Jean-Pierre Bemba étaient venues en aide au président Ange-Félix Patassé. Patassé est pourtant le grand absent du procès. Mais les centrafricains ne voient pas comment Ange-Félix Patassé pourraient échapper au procés Bemba... au moins en tant que témoin. En Centrafrique, on ne comprend en effet pas pourquoi la justice internationale s'en prend au Congolais Bemba, alors que celui qui l'a invité à venir se battre dans le pays, n'est pas inquièté.

Tous les efforts de communication de la CPI n'arriveront donc pas à masquer les ambiguïtés de l'affaire Bemba. Alors qu'Ange-Félix Patté, de retour dans son pays, sera libre de revenir aux affaires en se présentant aux élections présidentielles de 2010 en Centrafrique ; Jean-Pierre Bemba, va bientôt entamer sa deuxième année en prison, loin des préparatifs de la présidentielle de 2011 en République démocratique du Congo.

Christophe Rigaud

photo : Jean-Pierre Bemba à Kinshasa en 2006 (c) Christophe Rigaud

23 octobre 2009

RDC-ANGOLA : Vers une guerre du pétrole ?

Les incursions de l'armée angolaise en République démocratique du Congo (RDC) se suivent... et se ressemblent. Des soldats angolais occupent depuis quelques jours le territoire de Tshela, au Bas-Congo, à 200 km à l'ouest de Matadi. Des ONG locales demandent une réaction du gouvernement congolais... en vain pour le moment.

Image 1.pngLes villages de Mbata Yema et Kata Kangu ont été vidé de leurs habitants. La population a fui les incursions répétées de l’armée angolaise. Des militaires angolais patrouillent régulièrement dans cette zone, a indiqué une ONG locale. Selon l'Unapadec, "les villageois ne vont plus dans leurs champs depuis plus d’une semaine, par crainte de la présence des militaires angolais. Ces soldats ont installé leur campement précisément dans les forêts des villages Kata Kangu et Kikwango Mbemba". Ces incursions armées à répétition au Bas Congo affectent la production agricole. "Celle-ci a diminué et déjà la malnutrition s’installe", selon un responsable de l’Unapadec.

Vendredi, radiookapi.net essaie de joindre des hauts responsables du gouvernement congolais, qui affirment "n’avoir pas reçu de rapport sur une quelconque incursion des soldats angolais dans la province du Bas Congo, promettant toutefois de vérifier cette information". Ces responsables congolais veulent d'abord vérifier les faits sur le terrain, "il y a tellement des rumeurs qui circulent dans ce pays".

Depuis février 2007, les incursions angolais se suivent à rythme régulier. Le conflit frontalier qui oppose l'Angola à la RDC est abordée en octobre 2007, où des experts congolais, angolais, portugais et belges se retrouvent à Bruxelles pour traiter le dossier. En mars 2009, une autre incursion angolaise est signalée dans les villages de Sava Ina et Kuzi.

Les raisons du conflit sont à chercher dans l’exploitation du pétrole aux larges de l’océan Atlantique. L’Angola ne semble pas apprécier la délimitation des espaces maritimes de la RDC. Une mission permanente de l’Angola auprès des Nations unies l’a fait savoir : "le gouvernement angolais rejette la délimitation unilatérale de toutes les zones maritimes, y compris le plateau continental et demande l’application des règles du droit international, et l’application de la jurisprudence internationale en la matière ". Seule une vraie négociation bilatérale entre la RDC et l'Angola peut maintenant éviter le pire : l’ouverture d’un nouveau front à l’ouest, entre la RDC et l’Angola.

Christophe Rigaud


17 octobre 2009

RDC : Nkunda sans nouvelle de Kagame

Les avocats de Laurent Nkunda n'en reviennent toujours pas. Depuis début octobre, ils sont toujours sans nouvelle de leur demande de rencontre avec le président rwandais, Paul Kagame. Mais plus inquiètant pour eux, la Haute Cour Militaire de Kigali vient récemment de refuser de donner suite à la requête de mise en liberté de l'ex chef rebelle congolais. Devant le "silence radio" de Kigali, la défense de Laurent Nkunda dénonce l'obstruction du Rwanda en "violation avec les droits fondamentaux" du prévenu. L'encombrant général rebelle semble donc bel et bien condamné à rester en prison, alors que Kigali et Kinshasa poursuivent leur délicat rapprochement diplomatique.

Image 1.pngSelon les avocats de Laurent Nkunda, le Président de la Haute Cour Militaire a refusé de convoquer une audience pour juger la requête de mise en liberté de Laurent Nkunda, sous prétexte "qu’une autre juridiction est déjà saisie de l’affaire". Après de nombreuses demandes de remise en liberté, les avocats du prévenu estiment que "de nouveau, les droits fondamentaux de Laurent Nkunda sont violés car la justice rwandaise refuse de se prononcer sur la légalité de sa détention".

La défense de Laurent Nkunda ont donc l’intention de s’adresser à la Cour Suprême de la République du Rwanda, la plus haute juridiction au pays. L'avocat de l'ex rebelle se dit "très déçu par la tournure des évènements. Dans un pays qui se dit gouverné par la règle de droit, les tribunaux doivent protéger les libertés individuelles, ce qui n’est manifestement pas le cas ici. Cela dit, je ne suis pas découragé pour autant, il nous reste la Cour Suprême et j’ai confiance qu’elle acceptera de se prononcer sur la détention illégale de Laurent Nunda".

Christophe Rigaud

16 octobre 2009

ONU : «Tous les témoins sont au rouge en RDC»

C’est un rapport accablant sur les Droits de l'Homme en République démocratique du Congo (RDC) que vient de publier un expert de l'ONU. Philip Alston, rapporteur spécial de l’ONU presse la communauté internationale d'agir pour éviter "une nouvelle effusion de sang" dans certaines régions du pays. FARDC, LRA, situation au Bas-Congo, tout y passe…

Carte de RDC.gifCe rapport explosif de l’ONU sur la situation en RDC révèle tout d’abord l’existence du "massacre" commis le 26 avril par une unité de l'armée de Kinshasa, dans un camp de réfugiés hutu rwandais à Shalio (Nord-Kivu, est). AFRIKARABIA avait déjà relayée cette information hier, faisant état d’au moins « 50 réfugiés tués" et une quarantaine de femmes "enlevées". Mais Philip Alston note dans son rapport que ces tueries se sont déroulées « en pleine opération "Kimia II" menée depuis mars au Nord et Sud-Kivu par les Forces armées de RDC (FARDC), appuyées par les Casques bleus de l'ONU (Monuc) ». La charge du rapporteur Alston contre la Monuc est sans appel : « FARDC et Monuc doivent changer leur stratégie. Le mandat du Conseil de sécurité a transformé la Monuc en une partie au conflit. L'impunité est chronique. Pour les FARDC tout est permis ». Pour le rapporteur de l’ONU, « c'est la cause principale de la continuation des tueries et le résultat des lacunes graves du système judiciaire à tous ses niveaux ».

L'enquêteur s'inquiète également de la situation en Province Orientale (nord-est), "véritable poudrière" où la rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) "sévit toujours", avec 22 meurtres et 37 enlèvements relevés en septembre, alors que Kinshasa "s'apprête à crier victoire". Pour terminer cette liste noire, l’auteur du rapport relève enfin une situation « hautement répressive de l'appareil de l'Etat » dans le Bas-Congo, après avoir été interdit par la police et les autorités locales de rencontrer des témoins et victimes de violences de la part des forces de sécurité. "Tous les témoins sont au rouge en RDC", pour Philip Alston. Le rapporteur appelle le gouvernement congolais et la communauté internationale à « prendre des mesures immédiates de prévention pour empêcher une nouvelle effusion de sang prévisible à l'ouest, en Province Orientale et dans les Kivus ».

Christophe Rigaud

13 octobre 2009

RDC : Le triste bilan des opérations anti-FDLR

Un groupement de 84 ONG, Congo Advocacy Coalition, dénonce le "coût inacceptable" et les "conséquences désastreuses" pour les populations civiles des opérations anti-FDLR menées par l'armée régulière congolaise (FARDC). Ces opérations, souvent meurtrières pour les civils, sont également soutenues par l'ONU.

Image 1.pngLe bilan est très sévère pour les opérations militaires menées contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Depuis le début des opérations, en janvier 2009, plus de 1.000 civils ont été tués, 7.000 femmes et filles ont été violées et plus de 6.000 logements ont été détruits par le feu dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu , notent les ONG de Congo Advocacy Coalition.

Selon cette organisation, « 900 000 personnes ont été forcées d'abandonner leurs maisons et vivent dans des conditions désespérées avec des familles d'accueil, dans des zones forestières ou dans des camps sordides pour personnes déplacées, avec un accès limité à la nourriture et aux médicaments ». Pour ces 84 ONG, « les Casques bleus de l'ONU doivent de toute urgence travailler avec les forces gouvernementales pour garantir que les civils obtiennent la protection dont ils ont besoin, faute de quoi ils doivent cesser leur soutien ».

La région est toujours le refuge d’environ 5 000 combattants des FDLR, dont certains ont participé au génocide de 1994 contre la minorité tutsi au Rwanda avant de s'installer dans l'Est de la RDC.

La Mission des Nations Unies en RDC, la Monuc, s'était félicité du « bilan largement positif » des opérations militaires contre les FDLR. Mais pour Congo Advocacy Coalition, les meurtres sont commis « tant par les rebelles hutu qui ont délibérément pris les civils pour cible en représailles ».

Christophe Rigaud

11 octobre 2009

RDC : Premières représailles angolaises

L'Angola vient de suspendre les vols de sa compagnie aérienne nationale (TAAG) vers la République démocratique du Congo (RDC). Voici sans aucun doute les premières représailles de Luanda face à l'expulsion de milliers d'Angolais en situation irrégulière en RDC. Expulsion, qui faisait elle-même suite à une mesure similaire prise par Kinshasa.

Drapeau Angola.gifPour le journal 'Le Palmarès', " la tension est encore montée d'un cran entre les deux voisins aux relations parfois tendues. Pour anodin que cela puisse paraître, le geste constitue tout un message dans le cadre de la diplomatie ". Le gouvernement angolais avait exprimé son inquiétude, face à la décision des autorités congolaises d'expulser, sans distinction, des Angolais qui résident légalement sur leur territoire, dont bon nombre depuis plusieurs décennies.

Le ministre des Relations extérieures, Assunçao dos Anjos, expliquait qu'"il a été décidé de suspendre les vols de la compagnie aérienne angolaise (TAAG) à destination de la RDC jusqu'à la clarification de la situation". Kinshasa avait annoncé fin septembre avoir entamé une opération d'expulsion de clandestins, notamment originaires d'Angola, de la province du Bas-Congo (sud-ouest). Cette mesure avait été prise en réponse à l'expulsion de plusieurs milliers (de 16 000 à 25 000 selon les sources) ressortissants congolais en séjour illégal en Angola, en provenance "majoritairement" de l'enclave du Cabinda.

06 octobre 2009

Rwanda : Le "boucher de Butare" sous les verrous

Idelphonse Nizeyimana, l'un des principaux oraganisateurs présumés du génocide de 1994 au Rwanda, vient d'être arrêté à Kampala, la capitale ougandaise. Après 15 ans passés dans les forêts de République démocratique du Congo (RDC), Nizeyimana a été interpellé par des agents d'Interpol avec un faux passeport.

Logo TPIR.jpgIdelphonse Nizeyimana est détenu dans la capitale ougandaise et doit maintenant être transféré au TPIR à Arusha, en Tanzanie. Il était recherché pour génocide, complicité de génocide, ainsi qu'incitation directe et publique à commettre un génocide. Une prime de cinq millions de dollars avait d'ailleurs été mise sur sa tête par les États-Unis.

D'après le TPIR, Nizeyimana et d'autres suspects étaient à l'origine des listes d'intellectuels et de responsables tutsis pour des exécutants du génocide. Il aurait également établi des barrages routiers où des Tutsis furent massacrés, et il aurait fourni des armes ainsi que des moyens de transport aux miliciens. L'homme est accusé d'être l'un des principaux protagonistes et exécutants des massacres dans la préfecture de Butare, dans le sud du Rwanda, où on le surnommait « le boucher de Butare ».

On se souvient qu'en août dernier, l'ex-maire de Kivuma, Grégoire Ndahimana avait lui aussi été arrêté après 15 années de fuite. Onze autres suspects importants sont toujours activement recherchés.

Christophe Rigaud

04 octobre 2009

RDC : Folles rumeurs autour du décès d'André-Philippe Futa

L'absence d'information sur les conditions du décès du ministre de l'Economie de République démocratique du Congo (RDC), André-Philippe Futa, laisse libre cours sur internet, à toutes les formes de suspicions. Le site de la radio communautaire Réveil FM, revient sur les différentes zones d'ombres qui entourent la crise cardiaque fatale d'André-Philippe Futa. Une "théorie du complot" qui pourrait rapidement être balayée par l'autopsie du ministre congolais.

Andre Philippe Futa.pngPour le journaliste de Réveil FM, le décès d'André-Philippe Futa dans sa chambre d'hôtel à Paris "paraît suspecte pour plus d'un congolais". Selon Freddy Mulongo, aucune autopsie n'a été pratiqué sur le défunt. Et de poser plusieurs questions : " André-Philippe Futa a-t-il eu des antécédents sanitaires concernant son coeur ? Le ministre de l'Economie était au Venezuela pour représenter la République Démocratique du Congo, il n'était donc pas seul mais en délégation. Lorsque le protocole de l'Ambassade de la RDC à Paris, a pu récupérer la délégation venue de Caracas qu'a-t-il remarqué ? "

Toujours pour Freddy Mulongo, c'est une personne qui ne fait pas partie du personnel de l'hôtel Warwick Champs Elysées qui est descendu à la réception et cette dernière a appelé le Samu et la police. " Qui est cette personne ? Comment était-il rentré dans la chambre d'André-Philippe Futa ? Où est cette personne ? Pourquoi et comment a-t-il pu disparaître dans la nature ? " s'étonne le journaliste. Depuis le décès d'André-Philippe Futa, aucune conférence de presse n'a été organisé à l'ambassade de RDC en France et le site officiel du Président Kabila n'affiche que la dépêche de l'AFP, sans autre commentaire. Autant d'éléments qui troublent Freddy Mulongo, puisqu'aucune information complémentaire n'est parue depuis la mort de Futa. Il serait peut-être tant, aux autorités congolaises d'apporter les réponses à toutes ces questions... pour couper cours à la rumeur.

Christophe Rigaud

photo : André-Philippe Futa - 2005 (c) Ch. Rigaud

03 octobre 2009

RDC : Kamitatu fait vaciller Muzito

La dernière sortie musculée d'Olivier Kamitatu sur l'absence de résultats du Premier ministre Adolphe Muzito fragilise l'Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP). Alors qu'une motion de défiance menace Muzito, Joseph Kabila est-il prêt à débarquer son Premier ministre pour y placer Olivier Kamitatu ?... au risque de briser son alliance avec le Palu.

Drapeau RDC 2.jpgLes déclarations d'Olivier Kamitatu, le 19 septembre dernier font tanguer l'AMP. En demandant l’évaluation de l’action de l’AMP, le ministre du Plan dont le groupe parlementaire à l’assemblée nationale, représente une quarantaine de députés, lance les grandes manoeuvres politiques, avec en ligne de mire les présidentielles de 2011. La fronde de Kamitatu répond aux préoccupations de nombre de parlementaires de la Majorité présidentielle... à savoir un manque de considération des hiérarques de l'AMP et l'impression de devoir d'être perpétuellement aux ordres. Kamitatu pose aussi le problème de la répartition des postes gouvernementaux parmi les alliés de l'AMP et souhaite clairement un rééquilibrage des forces.

L'actuel premier ministre Muzito devra, pour sa part, répondre aux préoccupations des députés et faire face à une motion de défiance. Un vote capital pour Adolphe Muzito, qui demandera sûrement la confiance au gouvernement. En cas d'échec, on ne voit pas comment Muzito pourrait rester à son poste. La question de son remplacement par Olivier Kamitatu semble bel et bien se poser. De plus, un dernier ajustement gouvernemental devra s'effectuer après la vacance d'Adolphe Lumanu et le décès d'André-Philippe Futa.

Christophe Rigaud

RDC : Les avocats de Nkunda veulent voir Kagame

Les avocats de Laurent Nkunda viennent de formuler une nouvelle demande de rencontre avec Paul Kagame, Président de la République rwandaise. Arrêté depuis le 22 janvier 2009, l'ex général rebelle congolais est actuellement détenu par son ancien allié rwandais. La situation de Laurent Nkunda est d'autant plus inconfortable que le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) ne savent plus que faire de l'encombrant général rebelle.

Image 1.pngLes avocats de l'ex leader du CNDP réaffirme que Nkunda est "détenu sans motif juridique par les Forces de défense du Rwanda (RDF), depuis le 23 janvier 2009". La défense du chef rebelle a tenté à plusieurs reprises de rencontrer la ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Justice du Rwanda... sans succès. L'avocat de Laurent Nkunda souhaite établir "un dialogue avec le Président Kagamé afin de trouver une solution à la situation" du prisonnier Nkunda.

D'autres démarches judiciaires sont poursuivies par la défense de Nkunda et notamment une requête de remise en liberté , déposée devant la Haute Cour militaire à Kigali. Cette requête concerne le Général James Kabarebe (Chef d'Etat-major des Forces rwandaises) à "titre d'officier responsable de la détention illégale de Laurent Nkunda Mihigo". Une date prochaine doit être fixée pour l'audition de cette requête.

Christophe Rigaud

02 octobre 2009

RDC : André-Philippe Futa est mort

Ministre de l’Economie et du commerce de la République démocratique du Congo (RDC), André-Philippe Futa, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à Paris, des suites d’une crise cardiaque. André-Philippe Futa était en transit à Paris après avoir représenté la RDC au deuxième sommet Amérique du Sud-Afrique tenu fin septembre au Venezuela.

Image 7.pngOriginaire de la province du Kasaï Oriental, André-Philippe Futa était un ténor respecté de la famille politique de Joseph Kabila, l’Alliance pour la majorité présidentielle (AMP). En 2006, il en avait assumé la coordination après l’élection de Joseph Kabila à la présidence. Il est fondateur et président du Parti de l’Unité nationale (PANU) qui comprend aujourd'hui trois députés à l’Assemblée nationale.

André-Philippe Futa avait travaillé au sein de la Banque africaine de développement (BAD) et était revenu dans son pays où il a occupé les fonctions respectives de ministre de l’Economie, de l’Industrie. En 2003, il a été choisi par Joseph Kabila pour travailler comme ministre des Finances aux côtés de Jean-Pierre Bemba qui dirigeait la Commission économique et financière. En 2006, il n’a pas été élu député aux législatives mais s’est fait élire sénateur. Puis, il a quitté le sénat pour entrer au gouvernement d'Antoine Gizenga et enfin d'Adolphe Muzito.

Photo : A-P Futa en 2005 à Paris. (c) Christophe Rigaud